27.1.09

Prayers for rain


"Sortir la merde que j’ai en moi et la vomir sur la feuille". Elle est trop pure, trop blanche encore inanimée par les vicissitudes d’une existence sociale parmi tant d’autres. "Vomir ma rage"… Je la vomis tous les jours dans le fond de mes toilettes, me prosternant devant ce trône comme s’il détenait le pouvoir divin. Adoubée par ma voix interne me rappelant qu’au nom du père, du fils et du saint esprit, je ne suis définitivement plus la même
"Me torturer". Le fruit de mes entrailles parlerait de lui-même et le va et vient de l’Ostie dans ma bouche trahirait le secret que je garde depuis si longtemps, trop longtemps peut être. Je dois ainsi faire de cette feuille trop blanche, trop pure, mon confessionnal, possédant comme seul jugement ecclésiastique le ciel intelligible de mon entendement.

J’ai parfois l’impression d’être vieille à l’intérieur, je ne peux imaginer mes entrailles trop usées et salies. Pourries. Je pense que je vais mourir, et j’en ai peur. C’est ce doute qui m’empoisonne : ne rien tenter, abandonner avant même le stade embryonnaire. C’est ainsi l’avortement de la plume de ma vie, régissant ma personne, faisant de moi jour après jour un être de plus en plus étranger. Mais qui suis-je au-delà de moi-même, quelles sont mes qualités, mes caractéristiques, mes valeurs, ma foi. Ne m’iventé-je pas un passé ? Un avenir ? Un présent peut-être.