Debout, 7h26, un mal de bide insoutenable. Une clope, un café, comme chaque matin. Ce matin il pleut, et je sens encore le sommeil, la nuit, les étoiles. Les gouttes de pluie sont des perles translucides qui s'écrasent vulgairement sur les carreaux de mes fenêtres.
J'ouvre la fenêtre, et dans le silence du matin elle murmure un grincement glacial qui transperce la brume. Je porte un débardeur grisâtre et un pantalon de toile déchiré, et j'ai, résolument froid. Le vent sur ma peau, le souffle dans mes cheveux, la fraîcheur du petit jour sur mes lèvres, et l'aube d'une ère nouvelle devant mes yeux. Je ne sens déjà plus mes doigts qui portent désespérement ce mégot cancéreux à ma bouche. Je crache la fumée, agressive dès le matin. J'ai pris ma dose de cynisme quotidien. Je crache la fumée, et elle se perd dans le vent, mêlée aux nuées de l'aurore, à croire que je viens de rejeter toute la vapeur stagnante de la ville. Mon coeur est gris.
Il est lundi, et pourtant j'ai cette impression de fatigue, comme si j'avais vécu mille vies déjà. Il n'est que lundi, et comme tous les lundis je vais rater la première heure, puis la deuxième... puis le lundi. Et encore une fois. Il est lundi, toujours lundi, encore lundi... un lundi comme un autre. Comme les autres. Comme toujours.
Mes cheveux sont sales, j'ai l'oeil hagard et toujours ce mal de ventre au creux du coeur. Je n'ai pas envie pourtant, ce matin, de prendre une douche. Pas envie de me laver, de faire partir la crasse. Les monde est sale, et je suis à son image.
La faim ronge mon estomac, mon ventre, mon gouffre de sentiments. J'ai faim, mais je ne mangerai pas. Combien de temps puis-je résister ? Une semaine, un mois peut-être, jusqu'à atteindre l'état flou de l'ataraxie. J'ai faim, mais je ne mangerai pas. Je veux vivre dans cet état cotonneux que procure le manque. Le manque de tout, d'amour.
La boule de poil à mes pieds à faim, elle aussi. Elle pue la faim et le poil pas brossé. Mais je l'aime quand même, et je dois bien être la seule. La boule de poil hurle et martèle mes jambes de ses petites pattes. Je cède à la boule de poil, et verse dans un vieux cendrier rincé le fond de la bouteille de lait. Elle y trempe sa petite langue rosée, préférant le blanc pur du liquide à la douceur de ma jambe. Ingrate.
Le miroir, reflet des âmes en peine. C'est fou ce qu'un objet aussi superficiel peut en réalité être le détenteur de notre être le plus profond. Quand je regarde mes yeux, je ne vois pas la couleur, mais l'envie. Ma bouche n'est pas seulement rosée, elle est aussi désir. Le miroir me jette pourtant en pleine figure que j'ai l'air maladif, le teint blafard. Et qu'importe ? Puisqu'il est lundi. J'ai encore passé trop de nuits à rêver, perdue dans l'espace des illusions nocturnes. Et voilà ce qu'il en reste ce matin. Maudit miroir.
Il ne me reste plus qu'à aller me recoucher, suivant ainsi les ordres de ce dictateur de l'image, me disant que quitte à avoir les traits d'une rêveuse, autant y retourner. Et ce jusqu'à demain. Jusqu'à lundi prochain.
J'ouvre la fenêtre, et dans le silence du matin elle murmure un grincement glacial qui transperce la brume. Je porte un débardeur grisâtre et un pantalon de toile déchiré, et j'ai, résolument froid. Le vent sur ma peau, le souffle dans mes cheveux, la fraîcheur du petit jour sur mes lèvres, et l'aube d'une ère nouvelle devant mes yeux. Je ne sens déjà plus mes doigts qui portent désespérement ce mégot cancéreux à ma bouche. Je crache la fumée, agressive dès le matin. J'ai pris ma dose de cynisme quotidien. Je crache la fumée, et elle se perd dans le vent, mêlée aux nuées de l'aurore, à croire que je viens de rejeter toute la vapeur stagnante de la ville. Mon coeur est gris.
Il est lundi, et pourtant j'ai cette impression de fatigue, comme si j'avais vécu mille vies déjà. Il n'est que lundi, et comme tous les lundis je vais rater la première heure, puis la deuxième... puis le lundi. Et encore une fois. Il est lundi, toujours lundi, encore lundi... un lundi comme un autre. Comme les autres. Comme toujours.
Mes cheveux sont sales, j'ai l'oeil hagard et toujours ce mal de ventre au creux du coeur. Je n'ai pas envie pourtant, ce matin, de prendre une douche. Pas envie de me laver, de faire partir la crasse. Les monde est sale, et je suis à son image.
La faim ronge mon estomac, mon ventre, mon gouffre de sentiments. J'ai faim, mais je ne mangerai pas. Combien de temps puis-je résister ? Une semaine, un mois peut-être, jusqu'à atteindre l'état flou de l'ataraxie. J'ai faim, mais je ne mangerai pas. Je veux vivre dans cet état cotonneux que procure le manque. Le manque de tout, d'amour.
La boule de poil à mes pieds à faim, elle aussi. Elle pue la faim et le poil pas brossé. Mais je l'aime quand même, et je dois bien être la seule. La boule de poil hurle et martèle mes jambes de ses petites pattes. Je cède à la boule de poil, et verse dans un vieux cendrier rincé le fond de la bouteille de lait. Elle y trempe sa petite langue rosée, préférant le blanc pur du liquide à la douceur de ma jambe. Ingrate.
Le miroir, reflet des âmes en peine. C'est fou ce qu'un objet aussi superficiel peut en réalité être le détenteur de notre être le plus profond. Quand je regarde mes yeux, je ne vois pas la couleur, mais l'envie. Ma bouche n'est pas seulement rosée, elle est aussi désir. Le miroir me jette pourtant en pleine figure que j'ai l'air maladif, le teint blafard. Et qu'importe ? Puisqu'il est lundi. J'ai encore passé trop de nuits à rêver, perdue dans l'espace des illusions nocturnes. Et voilà ce qu'il en reste ce matin. Maudit miroir.
Il ne me reste plus qu'à aller me recoucher, suivant ainsi les ordres de ce dictateur de l'image, me disant que quitte à avoir les traits d'une rêveuse, autant y retourner. Et ce jusqu'à demain. Jusqu'à lundi prochain.
Je trouve que tu excelles dans l'art de sortir quelque chose de ta tête. Parfois tu m'énerves parce que j'aurais voulu être celle qui invente certaines de tes phrases. Du genre, "J'ai pris ma dose de cynisme quotidien." T'es une pute des phrases kiffantes.
RépondreSupprimermoi j'aime bien comme disent les enfants de 4 ans (après ils formulent ça autrement et avant ils ne le formulent pas).
RépondreSupprimerbref
J'aime beaucoup ton texte...
RépondreSupprimerDe plus, je visualise la scène totalement à ma façon... :)