22.2.09

As tears go by


La bouche ne fait que respirer les battements de mon cœur sans bruit qui tricote comme un fil et une aiguille un semblant de vie encore fumant une existence peu palpitante au final je sais que je ne suis rien et pourtant je suis remplie de joie peine et autres élans qui me portent de jour en jour je me demande souvent au final pourquoi je suis ici a faire quoi pour qui pour quoi mais je ne trouve jamais réponse et c’est triste au final de vivre sans but ni horizon sans idée ni envie juste parce qu’il faut vivre et pourtant la vie n’a rien de triste alors que faire quand même quand tout va bien on ne peut s’empêcher de ressentir ce spleen baudelairien qui martèle le cœur et aiguise la chair le soir sur les coups de 23h42 quand tout est noir et que dans la rue seules les fumées provenant des cheminées voisines se font sentir alors que faire pour ne pas succomber à dame mélancolie qui dans les méandres nocturnes vient frapper ses trois coups à la porte et force l’entrée de votre cœur pour ensuite ne jamais plus en ressortir que faire de cette tristesse chronique puisque rien ne semble faire effet l’alcool les drogues n’ont même plus le goût que je recherche alors que faire quand tout même les arômes n’ont plus de saveur et voilà que maintenant il pleut et les gouttes de pluie sur ma fenêtre sale sont comparables aux larmes qui roulent et coulent sur mes joues et au final mes humeurs sont météorologiques puisque jamais elles ne durent mais toujours elles demeurent alors que faire à part inventer des parapluies lacrymaux des capuches à sentiments des sac plastique pour grands émotifs comme ceux qu’on propose dans les avions pour les fragiles du cœur je vois flou à présent et ma fenêtre est brumeuse qui est si malheureux là haut qui cache son chagrin dans les nuages c’est peut être pour cela qu’ils ressemblent tellement à du coton en réalité ce sont des mouchoirs géants pour soulager les peines du grand régisseur peu importe son nom et statut et je me rends compte que je n’essuie jamais mes larmes car elles ne vivent pas longtemps alors je leur laisse au moins l’opportunité d’exister quelques secondes se sentir vivantes sur le sillon de mes joues parcours de leur vie allée à sens unique elles se coincent dans l’aile de mon nez puis filent tout droit jusqu’au coin de ma bouche où elles meurent le plus souvent et bizarrement leur mort à un goût de sel et c’est agréable les plus fortes arrivent à se nicher dans le creux de mon cou et c’est ici qu’elles s’éteignent blotties dans la douceur particulière de cet espace arrondi et vierge où j’aime que des doigts se posent on m’a dit un jour qu’on se rend compte de la beauté de quelqu’un dès lors qu’on l’a vu pleurer et c’est surement vrai quelque part les larmes seraient alors du concentré d’âme si précieuses et c’est pour cela qu’elles ne vivent pas longtemps car le soi est pur et fragile et ne peut se confronter trop longtemps aux réalités du monde sans se laisser tuer le soi n’existe réellement que dans un spatio-temps indéfini qui ne se créer qu’au moment des pleurs et c’est cela ce sentiment de malaise de vérité et de fragilité en somme la beauté d’un être se laissant pénétrer par les yeux par l’âme toute entière je me rappelle avoir répondu et alors d’un ton interrogateur avec espoir et ce fut la question ineffable la plus sincère que je n’eus jamais prononcé ou du moins songé les yeux détournés des siens la peur au ventre le creux du monde au fond de mon cœur et on m’avait dit alors tu es belle tu es purement belle entièrement belle du cœur au corps de l’âme aux yeux une beauté totale qui subjugue et pourtant est ce que j’y crois moi à la beauté de mon âme est ce qu’elle m’empêche de placer mes doigts au fond de ma bouche au fond de mon cœur pour y chercher la véracité des dires la pureté la beauté d’un être en somme La bouche ne fait que respirer les battements de mon cœur car elle veut y voir l’intérieur et l’ouvrir pour en tirer l’essence et quand tu m’embrasses c’est pareil tu cherches l’essence et la beauté de l’âme tu m’aspires toute entière en toi pour m’apprendre me posséder un petit peu je ne suis plus moi et pourtant je le suis davantage car tu me fais vivre ressentir et c’est cela en somme l’essentiel alors embrasse moi encore s’il te plaît.

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